Fille de plongeuse jamnyo, Bada voit sa mère disparaître dans l’océan tous les matins et ramener de merveilleux coquillages colorés pour les nourrir, elle et sa famille. Alors un jour, la petite fille décide de plonger à son tour, comme sa mère. Elle aperçoit au fond de l’eau un coquillage plus brillant que les autres et tente de s’en approcher, mais elle manque de souffle…
Les plongeuses jamnyo de l’île de Jeju, située à l’extrême sud-ouest de la péninsule coréenne, se retrouvent au petit matin au bord du rivage pour entrer ensemble dans la mer. Quinze jours par mois, elles répètent ce rituel, plongeant en apnée au péril de leur vie, restant dans l’eau entre 4 et 7 heures d’affilée pour subvenir aux besoins de leurs familles.
À travers l’étude d’un système de parenté (kwendang) fondé sur l’échange, de la vie communautaire et des valeurs sociales et économiques des plongeuses jamnyo, l’anthropologue Ok-Kyung Pak décrit et analyse une société « centrée sur les femmes » où les pratiques chamaniques des plongeuses en l’honneur de la déesse de la mer qui leur offre sa protection coexistent avec l’influence du néo-confucianisme venu du continent. En outre, elle retrace historiquement les différentes étapes conduisant à la formation de ce modèle social qui se caractérise également par un rapport de protection et de symbiose avec la nature. La pertinence de l’ouvrage Les plongeuses jamnyo (haenyo) de Jeju en Corée prend tout son sens au vu du déclin inéluctable du nombre de plongeuses provoqué par le développement industriel et la pollution des océans.
Le conte illustré Bada et la Déesse Dragon est basé sur un mythe des plongeuses jamnyo recueilli par Ok-Kyung Pak.
Plongeuse jamnyo, 2016. © Photo Koh Sung-Mi.
Plongeuses jamnyo rejoignant le rivage après une plongée de cinq heures, 2015. © Photo Koh Sung-Mi..