Raoni et sa croisade contre la déforestation

Lola l’aventurière s’est rendue en Amazonie au Brésil. Accompagnée de l’anthropologue le Dr Gustaaf Veswijver, chercheur de la Fondation culturelle Musée Barbier-Mueller, elle a eu le privilège d’y rencontrer Raoni, un grand chef indien des Kayapo. Cette population vit dans la forêt amazonienne en harmonie avec les animaux, les arbres et les plantes. L’Amazonie est couverte en grande partie par la forêt qui abrite de nombreux mythes et légendes qui ont traversé les âges.

 

La petite Lola aime les contes. Ainsi, Raoni s’est fait un plaisir de lui dévoiler le mythe de l’oiseau géant qui habite la forêt.

Les oiseaux sont en effet essentiels à la survie des Indiens. De même, les coiffes confectionnées avec leur plumage éclatant que les Kayapo portent lors de cérémonies sont indispensables à leur culture.

La préoccupation principale de Raoni est la déforestation qui avance à grands pas. Elle est assurément en train de détruire le poumon de la planète.

Raoni est une figure mondiale de la lutte pour la préservation de la forêt.

Lola écoute attentivement le récit de Raoni et prend des notes pour ne rien oublier. © Dessin Helder Da Silva.

Raoni et sa croisade contre la déforestation

Jusqu’au début des années 1970, l’accès à la forêt amazonienne était difficile. Il n’y avait en effet aucune route. Les transports s’effectuaient principalement sur les rivières et les chemins sillonnant la jungle.

Déforestation pour construire une autoroute

La situation a changé en 1972. Une autoroute transamazonienne a été construite à travers le Brésil, d’est en ouest, coupant à travers la forêt amazonienne. Le chantier a provoqué un processus de déforestation, d’abord le long de l’autoroute, ensuite le long d’autres routes semblables qui traversent aussi la forêt. Depuis les années 1970, plus de 750 000 kilomètres carrés de forêt amazonienne ont été détruits, principalement pour installer des élevages de bétail et d’immenses plantations de soja.

Le grand chef kayapo Raoni lors d’un défilé de l’école de samba Imperatriz Leopoldinense au sambodrome à Rio de Janeiro. © A. Paez.

Les Indiens Kayapo font de la résistance

Les Indiens ont toujours été parmi les plus farouches opposants à cette destruction de leur environnement. Par exemple, les Kayapo ont organisé en 1989 le Altamira Gathering, une visioconférence de cinq jours pour exprimer leur opposition à la construction du barrage hydroélectrique Kararao non loin du village des Kayapo Kararaô. Grâce au soutien international important relayé par les médias, la construction du barrage a été repoussée.

Un des plus grands barrages du monde : le Belo Monte

Vingt-deux ans plus tard, le gouvernement brésilien a relancé un projet similaire sous un autre nom : le barrage Belo Monte. Il s’agit finalement du quatrième plus grand barrage hydroélectrique au monde.

Raoni Kayapo Amazonie
Raoni accompagné de ses compatriotes kayapo. Rio de Janeiro, Brésil, 16 juin 2012. @ Photo Wallace Teixeira.

Raoni, défenseur de la forêt amazonienne

L’un des défenseurs les plus résolus de la forêt amazonienne est Raoni, un chef kayapo sénior. Il a débuté sa croisade pour la préservation de la forêt en 1971 déjà. Il s’élevait contre la décision du gouvernement d’autoriser la construction d’une route traversant le territoire qu’il occupait avec son peuple. Raoni avait alors été prié de déplacer son village ailleurs, loin de son habitat traditionnel. Raoni et son peuple n’acceptèrent jamais, ils résistèrent et se battirent contre les envahisseurs. Dans l’intervalle, Raoni commença à voyager dans le monde pour diffuser son message enjoignant l’Homme blanc à respecter la forêt amazonienne. Aujourd’hui encore, âgé de 84 ans, il continue à s’opposer activement à tous les projets qui détruisent la forêt et qui menacent les territoires occupés par les Kayapo ou tout autre groupe indien d’Amazonie. Parmi ceux-ci, citons l’installation de ranches pour l’élevage du bétail, de champs pour la culture du soja et les extractions minières en vue de trouver de l’or.

Extrait de l’intervention du Dr Gustaaf Verswijver lors de la table ronde organisée le 3 novembre 2019 par la Fondation culturelle Musée Barbier-Mueller à la Fondation GoodPlanet. Outre le Dr Gustaaf Verswijver, l’événement qui était animé par Fanny Agostini, journaliste et présentatrice de télévision, réunissait le Dr Denis Ramseyer, le Dr Julien Andrieu, biogéographe à l’Université de Nice Sophia Antipolis, le Dr Blaise Mulhauser, biologiste et écologue, directeur du Jardin Botanique de Neuchâtel, et le Dr Adrian Macey, professeur adjoint, New Zealand Climate Change Research Institute, Victoria University of Wellington. 

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